©Sasha Onyshchenko

Critique de «OLD» par Barbara Dickinson

La forme change, mais l’essence reste intacte. Le monde matériel se dissout, mais l’énergie qui circule en nous se transforme en quelque chose de vivide et clair. Comment embrassons-nous la vieillesse ? Margie Gillis utilise son corps pour illustrer cette évolution, marquée par des hauts, des bas, des pertes et des découvertes. Alors qu’elle navigue dans cette nouvelle phase de sa vie, elle nous invite à témoigner de l’épuisement du corps physique avec douceur et acceptation.

«OLD» est un voyage tumultueux regorgeant de possibilités.

Quelle est la magie de Margie Gillis ? Il y a ce moment où elle respire tout ce qu’elle a découvert, tout ce qu’elle a imaginé, se préparant à communiquer sa sagesse, son expérience, son esprit. Ce remplissage est difficile à décrire, mais tellement visible. À ce moment-là, et jusqu’à sa dernière expiration, son impact est incalculable. Elle grandit avec puissance devant nos yeux, en tant que prophétesse, oracle, visionnaire.

Elle entre dans la lumière. Pourtant, elle hésite à commencer. Que va-t-elle rencontrer ? Elle avance lentement et prudemment sur la scène avec des semelles sensibles, plongeant dans les questions, les souvenirs, la joie, les célébrations, le chagrin – oh, quel chagrin. Elle regarde en arrière. Dois-je emprunter ce chemin ? Dois-je fouiller ces souvenirs ?

En entrant dans l’espace de sa vie, elle nous permet d’absorber sa puissance, de nous y habituer, tout en nous guidant avec une intention si prudente dans son monde. Elle est une maîtresse du geste, animée par chaque mouvement de son être intérieur, par chaque revécu de mémoire, par chaque changement éphémère – une absorption de la vie et de la vie qui lui donne davantage à exprimer, davantage à partager. Qui parmi nous a vécu si étroitement ses expériences pour magnifier la joie, le chagrin, la connaissance, la vision, et ensuite se préparer à les partager, à les dévoiler. Les lettres – époques du souvenir, chagrin de tout ce qui est perdu, joie de tout ce qui a été vécu – elles traversent son être alors qu’elle devient encore plus poreuse.

Parfois, elle baigne dans de tendres souvenirs, des transformations incroyables, ou reste ferme dans la douleur du moment présent.

Elle siège sur le temps, oscillant avec colère devant toutes les pertes, toute la souffrance, tous les souvenirs. La tempête surgit de son âme. Elle est enflammée de colère. Elle est devenue toute source : symbiose de la tempête du monde et de toutes les émotions tourbillonnant dans l’univers.

Chaque instant de sa vie est en elle – voilà ce que je suis, voilà ce que je suis devenue. Tout est encore là. Le toucher perdure ; la sensualité perdure ; la volonté d’approcher, de vivre et d’expérimenter perdure.

Elle est en paix avec le fait de vieillir, elle le célèbre, car cela lui a apporté tellement plus à nourrir. Elle est plus proche de faire un avec l’univers et la sagesse que cela apporte. La vie présente des dons abondants pour la curiosité, tout aussi glorieux qu’auparavant, mais renforcés par sa compréhension élargie. Parfois, elle trébuche, a des peurs, pleure. Mais la joie est toujours présente. Toujours.

Que laissons-nous derrière nous en avançant ? Nous ne revenons que dans les traces des souvenirs laissés sur notre âme.

Barbara Dickinson

7 avril 2023

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